S’il n’a jamais fait les grands titres des manuels d’histoire littéraire, Gabriel Guéret (1641-1688) semble avoir connu un succès d’estime auprès de ses contemporains. Comme Furetière, il appartient au milieu de la robe. Sa carrière littéraire, orientée vers un public mondain, ne marquera pas de véritable rupture à l’endroit du Palais, dans la mesure où elle reste par bien des aspects associée à ses intérêts pour les questions juridiques. Ce double ancrage constituerait une raison suffisante de s’intéresser à cet auteur, témoin des relations étroites, mais encore peu étudiées, qui unissent, au XVIIe siècle, la production littéraire et le monde de la magistrature.
Tout en marquant la jonction d’univers intellectuels contrastés, l’oeuvre de Guéret ne présente pas moins une articulation très nette entre deux périodes :
De 1662 à 1671, il publie des essais de critique littéraire.
A compter de 1672 il se consacrera, avec la collaboration de Jean-Baptiste Blondeau, comme lui avocat au Parlement de Paris, à la rédaction du Journal du Palais. Ce recueil périodique d’arrêts notables susceptibles de faire jurisprudence s’adresse exclusivement au milieu professionnel.
La décennie vouée aux belles-lettres est ponctuée de publications régulières, axées principalement sur la réflexion critique, tout en privilégiant le registre de la conversation sur le modèle instauré par les conférences académiques de Richesource.
1662 : Le Caractère de la sagesse païenne dans les Vies des Sept Sages de la Grèce
1663 : La Carte de la Cour
1666 : Les Entretiens sur l’éloquence de la chaire et du barreau
s. d. : deux dissertations, L’Orateur et Si l’Empire de l’Eloquence est plus grand que celui de l’Amour, prononcées dans le cadre de l’Académie d’Aubignac, et publiées en 1672 dans Divers Traités d’histoire, de morale et d’éloquence.
1668 : Le Parnasse réformé
1671 : La Guerre des auteurs
s. d. : La Promenade de Saint-Cloud